Il y a 4 façons d’avoir des arbres
1 – planter
Pour faire pousser des arbres, on pense d’abord à les planter. Pourtant sauf si on souhaite avoir une production précoce et standardisée, ce geste coûteux n’est pas toujours optimal.
On dit souvent que, dans un projet de plantation, il faut mettre l’argent dans la plantation plutôt que dans les arbres. La plantation nécessite un travail important :
🚜 Décompacter le sol pour que l’arbre s’ancre profondément et trouve des ressources en eau
🌿 Pailler pour limiter la concurrence des graminées durant les premières années
🍂 Amender pour stimuler la croissance
💦 Arroser à la plantation et durant les premiers étés
🌬️ Tutorer pour éviter les cassures au point de greffe
🦌 Protéger des brouteurs de bourgeons apicaux
Finalement :
👉 planter demande du temps et de l’argent
👉 ça permet d’avoir les arbres que l’on souhaite, notamment pour la productions
2 – la RNA
Plutôt que planter, on peut laisser pousser. C’est ce que l’on appelle la Régénération Naturelle Assistée. On profite de la succession végétale pour que des arbres poussent.
Dans le ce cadre pour avoir des arbres il suffit de :
🚧 protéger l’espace qu’on veut boiser des brouteurs et de l’épareuse
🔎 choisir les arbres qu’on souhaite laisser pousser
La RNA :
👉 un processus naturel qui permet d’avoir un peuplement endogène et adapté
👉 on ne choisit pas les arbres. On prend ce qui pousse
3 – le semi
Autre alternative à la plantation, le semi permet de choisir son peuplement en ayant une qualité d’enracinement similaire à la végétation spontanée.
Mais les plantes ligneuses sont difficiles à semer car leurs graines ont des mécanismes de dormance difficiles à lever. Souvent il faut qu’elles passent par un épisode de gel ou le tube digestif d’un animal. Pour simuler ces phénomènes on utilise diverses techniques de stratification.
👉 semer des arbres permet une grande diversité génétique
👉 mais mis à part sur quelques variétés forestières, la réussite du semi reste aléatoire
4 – la bouture en place
D’après Francis Hallé, l’avantage de la plante sur l’animal c’est que si on la coupe en deux, on a deux plantes alors qu’un animal coupé en deux a un destin bien moins enviable. Le bouturage de branches ou de racine en place ne fonctionne pas avec toutes les espèces, mais sa simplicité en fait un candidat de choix pour une végétalisation rapide.
La bouture à grande profondeur permet de gérer la concurrence avec la strate herbacée et d’aller chercher l’eau.
👉 la bouture permet de multiplier les arbres en grandes quantités
👉 elle ne fonctionne pas avec toutes les espèces
Nous suivons actuellement avec beaucoup d’intérêt des essais de bouturage en place au Karcher. Ils permettent d’atteindre une profondeur de plusieurs mètres très facilement et d’utiliser le matériel végétal issu de l’élagage. Au delà des classiques saules et peupliers, des essais sont en cours sur le platane, le tilleul, le mûrier blanc, l’olivier, le noyer et le châtaignier.
Cette vidéo illustre ce procédé:
https://www.youtube.com/shorts/rflXkhOg9NU?si=HEpLP8m5aQ8zGKlL