Dans la publication précédente, nous avons vu qu’il existe trois modes de photosynthèses, C3, C4 et CAM, chacun adapté à un contexte et notamment à un optimum de température. La C4 pour les herbes tropicales, la CAM pour les plantes grasses, la C3 pour le reste. Aujourd’hui nous allons nous attacher à nuancer ce propos.

Image paulownia – Image peuplier : (projet déployé par l’Association française d’agroforesterie) – Image bambou – Image miscanthus

D’abord, sur l’optimum de température, les travaux récents de Mulet François sur la conduite de certaines plantes en conditions tropicale, laissent à penser que la question est plus complexe que ce que l’on pourrait le croire de prime abord, puisqu’il fait pousser des courges à 45°C et 100 % d’humidité. Pourtant, elles sont censées avoir un optimum à 25°C. La disponibilité en eau et l’humidité de l’atmosphère ainsi que l’espèce sont susceptibles de modifier ce paramètre.

Beaucoup de plantes ont en outre un mode de photosynthèse non conventionnel :

🌳le paulownia, dont on a longtemps cru que c’était un arbre C4, est en fait capable d’être un C3 et un CAM (voir cette étude et celle-ci).

🎍le bambou est un C3 atypique qui sait utiliser le CO2 issu de la photorespiration (voir ce lien)

🌿le miscanthus est certes une plante C4, mais capable de fonctionner à partir de 15°C (voir l’étude : « Long SP, Spence AK. 2013. Toward cool C4 crops. Annual Review of Plant Biology » 64, 701–722).

On remarque au passage que beaucoup de champions de la biomasse sont des plantes atypiques.

Dans la biomasse, on considère qu’il y a toujours à peu près 58% de carbone. Ce qui compte donc, ce n’est pas la nature de la biomasse, mais la quantité produite (exprimée en matière sèche).

Pour une quantité d’eau donnée, toutes les plantes ne produisent donc pas la même biomasse. Et cela ne dépend pas seulement du processus de photosynthèse. Les plantes ont d’autres stratégies, comme la mise en réserve de sucres dans les parties souterraines, l’alliance avec certains champignons ou la capacité à capturer la rosée qui les aident à croître. Est-ce pour autant qu’on peut dire qu’elles captent plus de CO2 ?

Ce qui compte avant tout pour produire de la biomasse, c’est que la plante soit adaptée à ses conditions de culture : son sol, son climat, mais aussi à la méthode de plantation et de conduite des cultures.

#co2 #plantes #photosynthèse

Les sources de l’image du post sont accessibles ici [7]. Nous avons ajouté le peuplier pour illustrer un végétal à croissance rapide des milieux tempérés.