🐓 đŸœïžLa France rejoint officiellement le cercle (pas si fermĂ©) des pays touchĂ©s par la dĂ©sertification, mais ce n’est pas une fatalitĂ©.🌳💩

 L’image montre les effets d’une sĂ©cheresse prolongĂ©e sur les PyrĂ©nĂ©es Orientales. Sans confondre mĂ©tĂ©o (sĂ©cheresse) et climat (dĂ©sertification), ces images dĂ©montrent que la situation peut vite basculer.

Cette image est issue de Copernicus ECMWF et provient de Actu.fr

La COP 16 sur la lutte contre la dĂ©sertification a lieu (2-13 dĂ©cembre 2024) en Arabie Saoudite. Dans ce cadre, la France a officiellement admis ĂȘtre touchĂ©e par la dĂ©sertification. C’est le dernier pays du pourtour mĂ©diterranĂ©en a formellement rejoindre le club.

DĂ©sormais, tous les 4 ans la France devra rendre compte des territoires affectĂ©s et prĂ©senter les effets des mesures d’attĂ©nuation et d’adaptation mises en place. Actuellement, 1% du territoire mĂ©tropolitain est concernĂ©, dont le pourtour mĂ©diterranĂ©en et la Corse-du-Sud.

Reporterre cite FrĂ©dĂ©rique Montfort, spĂ©cialiste de la dĂ©gradation et de la restauration des paysages forestiers chez Nitidae: “La dĂ©sertification ne se rĂ©sume pas Ă  l’avancĂ©e des dĂ©serts, cela se traduit surtout par la dĂ©gradation des terres des zones climatiques arides, semi-arides et sub-humides sĂšches”. 


Plusieurs dĂ©partements français ont connu des niveaux de pluviomĂ©trie dignes de zones semi-arides, notamment en 2022-2023. Cette tendance est la mĂȘme de l’autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre. Ainsi, la Catalogne envisage de couper massivement des arbres pour diminuer (ponctuellement) la demande en eau [2] et 75% du territoire espagnol serait en cours de dĂ©sertification. C’est une consĂ©quence du rĂ©chauffement climatique, mais probablement aussi d’une urbanisation galopante des cĂŽtes (voir notre article sur le mystĂšre de la disparition des tempĂȘtes estivales en MĂ©diterranĂ©e).

Une Ă©tude de 2022 s’intĂ©resse d’ailleurs aux dynamiques d’expansion de l’ariditĂ© :

“Les sĂ©cheresses des zones arides sont particuliĂšrement sujettes Ă  l’autopropagation, car l’évaporation a tendance Ă  rĂ©agir fortement Ă  un stress hydrique accru du sol. […] Les prĂ©cipitations peuvent diminuer de plus de 15 % en raison d’une sĂ©cheresse sous le vent au cours d’un seul Ă©vĂ©nement, et jusqu’à 30 % au cours de certains mois.”

Il nous semble essentiel d’enrayer cette spirale. A l’inverse du phĂ©nomĂšne d’autopropagation, l’humiditĂ© des sols renforce les probabilitĂ©s de prĂ©cipitations. Vu le niveau de dĂ©gradation des sols, un recours gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă  l’hydrologie rĂ©gĂ©nĂ©rative et Ă  l’agroforesterie ne s’impose-t-il pas ?

Nous avons rĂ©cemment montrĂ© des exemples de rĂ©alisations au Sahel, mais d’autres ouvrages modestes gagneraient Ă  ĂȘtre dĂ©ployĂ©s. Les PyrĂ©nĂ©es Orientales, notamment, nĂ©cessitent la mise en Ɠuvre rapide de mesures pour limiter la contagion.

De la mĂȘme maniĂšre, le dĂ©ploiement d’un “Autoroute de la Pluie” dans le Lauragais permettrait de capter l’humiditĂ© des deux façades maritimes et de disposer d’un corridor agroforestier robuste. Il constituerait une “base arriĂšre” pour soutenir le front de lutte contre la dĂ©sertification de l’Aude et des PyrĂ©nĂ©es Orientales.

Nous vous prĂ©senterons des propositions dĂ©taillĂ©es dans de prochains posts. Si ce n’est pas dĂ©jĂ  fait, abonnez-vous Ă  la page😉

#france #désert #aridification #eau